Chacun voit midi à la porte de son jardin : le jardin bien composé vs le jardin naturel

Publié le par adms

Chacun voit midi à la porte de son jardin : le jardin bien composé vs le jardin naturel
Deux écoles s'affrontent lorsqu'il s'agit de jardiner. Dans l'optique moderne d'un jardin à vivre et non besogneux, ces deux options sont tout aussi adaptables et gratifiantes. Pour résumer, nous pourrions classer les nouveaux jardiniers en deux groupes: ceux qui prônent les massifs bien léchés et une certaine rigueur dans la conception et l'entretien de leur domaine et puis ceux, plus délurés ou dilettantes qui savent cultiver un certain laisser aller. Tout est affaire de goût. Mais voyons un peu les avantages et les inconvénients de chaque pratique pour que chacun y trouve une source d'inspiration, du moins un fil conducteur .
Le jardin bien composé.

Les livres, les magazines fourmillent de préceptes que d'aucuns suivent à la lettre, de photos idylliques parfois difficilement reproductibles ou appropriables, mais qui font à coup sûr rêver. Le jardinage classique est ainsi fait de massifs tirés à quatre épingles, de pelouses rasées de frais, de plantes soigneusement rangées dans leurs quartiers et de méthodes drastiques de lutte contre les maladies et prédateurs. L'affaire est entendue et toute chose, toute plante doit entrer dans une case, porter une étiquette, voire être répertoriée sur un plan. Un plan de campagne est d'ailleurs établi avec soin pour prévoir, à l'avance, les travaux à effectuer en temps et en heure. Fort heureusement, de nouvelles techniques, des outils et matériaux faciliteront la vie des jardiniers ainsi organisés pour qu'ils profitent à loisir de leur jardin, objet de tant de soins et d'espoirs. Ils recourront aux paillis ou mulchs pour couvrir la terre entre les plantes avec de l'écorce de pain broyée, de la paillette de lin, du Mulcao... que sais-je ! Ainsi, à bon compte, ils pourront maintenir la terre fraîche et limiter la venue des mauvaises herbes. Ils investiront dans un système d'arrosage par tuyau micro - perforé ou "suintant", installé en zig - zag sous le mulch pour arroser sans souci car couplé à un minuteur ou mieux, à un programmateur. Ils traiteront aussi préventivement contre les prédateurs et les maladies , observant sans concession les doses et délais d'application préconisés. Les plantes y seront acclimatées en fonction du goût du propriétaire, à grand renfort de terre de bruyère ou de protections hivernales. Tout cela, bien que quelque peu guindé, ne nuit aucunement à l'esthétique du jardin si les plantations sont artistement orchestrées, les couleurs mariées avec discernement, les plantes bien associées et les structures de haies toujours impeccables.


Un jardin naturel.

A contrario, d'autres se refusent à se conformer aux poncifs classiques. "Laissez-vous aller, lâchez-vous et jardinez au feeling !" serait leur mot d'ordre préféré. Faites fi des pelouses impeccables: les violettes sauvages, les pâquerettes et primevères ont désormais le droit de s'y installer pour constituer un tapis printanier mille-fleurs sans façon. Le trèfle y pousse volontiers au détriment du ray-grass quitte à former des dômes irréguliers de verdure lorsque la tonte tarde un peu. Peu importe, car il ne craint pas, lui, la sécheresse et il nourrit même le gazon alentour. Les massifs laissent voir la terre nue par endroit ! Peu importe car voilà bien des niches précieuses où vos vivaces, annuelles, ou bisannuelles favorites vont se ressemer spontanément. Les massifs deviennent ainsi mouvants et ... émouvants , selon les principes du jardin en mouvement cher à Gilles Clément. Quel plaisir alors de passer son temps à éradiquer, à prélever avec jubilation les seuls semis mal positionnés, les colonies par trop abondantes... pour en faire profiter voisins et amis ! Les oiseaux, les coccinelles, le hérisson concourent à la vie du jardin et se chargent de limiter naturellement les populations de pucerons, de réguler les invasions de gastéropodes. Un joyeux fouillis de plantes se presse pour démontrer les avantages d'une biodiversité végétale peu propice à l'expansion des maladies qui ravagent les monocultures. Et que dire de la vigueur des plantes choisies avant tout parce qu'elles s'accordent à la terre, au microclimat, à l'exposition bref au biotope de chaque recoin du jardin ? Elles sont tout bonnement plantureuses et généreuses tout en demandant un minimum de soins. Alors se dégage une harmonie, une désinvolture propice à la rêverie, au bien-être simple à l'unisson d'une nature non pas maîtrisée mais complice.


 

 

 

Un jardin bien composé

Un jardin ordonné, classique, propre.

 

 

 

Un jardin naturel

Un jardin vivant, gai, naturel!

Publié dans jardinage

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article