Gîte au jardin : quand un jardin à visiter sert d’écrin à une chambre d’hôte
Gîte au jardin : quand un jardin à visiter sert d’écrin à une chambre d’hôte
| Gîte de France à thème, les "Gîtes au jardin" sont méconnus. Pourtant, quoi de plus plaisant que d’allier le charme d’une chambre d’hôte à un beau jardin à visiter. Surtout si celui-ci est tenu par des propriétaires passionnés, prêt à échanger expériences et plantes ! Plantes-et-Jardins a souhaité réparer cette injustice en donnant la parole à Lorette Ledemay, propriétaire d’un Gîte au jardin à Trémont dans l’Orne (61) : La Folêterie. |
Lorette Ledemay : Tout d’abord, il faut avoir le label "Gîte de France", ensuite avoir un très beau jardin. Nous avons le label depuis toujours, et quand le Comité du tourisme de l'Orne a lancé cette nouvelle appellation, il a pensé à notre jardin et nous avons candidaté.
Un jury est donc venu voir le jardin, mais également nous interroger. Il faut être capable de parler de son jardin, des espèces qui y ont été plantées, bref être passionné. Nous avons d’ailleurs régulièrement de petites formations sur le jardinage, le paysagisme, etc.
PJ : Quel genre de clientèle votre gîte attire-t-il ? Des passionnés de jardin ?
L.L. : Un peu oui, et ce sont alors surtout des étrangers : Anglais et Belges. En fait, 95% de nos visiteurs ne viennent pas pour le jardin, mais simplement pour les chambres d’hôtes. Pour eux nous sommes avant tout un lieu de passage. Il semble que les Gîtes au jardin soient plus connus à l’étranger qu’en France, ce qui est dommage.
PJ : Parlez nous de votre jardin.
L.L. : Notre jardin fait maintenant 6000 m², avec différents espaces dont plusieurs bassins. Les vivaces y ont une grande place : des iris dans une large gamme de couleurs, des delphiniums, de la monnaie du pape, des Erythronium, quelques annuelles, des arbres à l’écorce remarquable comme le bouleau ou les Prunus serrulata, et de nombreux arbres fruitiers : cerisiers greffés, et pommiers de variétés locales. Je me lance aussi dans la plantation d’arbustes. J’entame une collection d’Hydrangea paniculata, avec 5 variétés que j’ai ramenées de Bretagne. J’espère pouvoir très vite la compléter !
Dans le jardin, chaises longues, hamacs, bancs et même tonnelle invitent le visiteur à faire une pause pour pouvoir mieux contempler le jardin et le panorama qui s’étend devant lui : les collines du Perche. Et à côté du jardin, des poules, une vache de compagnie et deux chevaux saluent les visiteurs.
PJ : Comment se passe un séjour chez vous ?
L.L. : Les clients arrivent vers les 18 h et prennent le temps de s’installer. S’ils ont réservé à la table d’hôtes, on les retrouve pour le dîner à 20h. Si le temps le permet, on commence par un verre de cidre sous la tonnelle. Généralement, les discutions font durer le repas jusqu’à 23h.
C’est le lendemain matin, après le petit-déjeuner, que j’emmène les visiteurs pour une visite guidée du jardin. On échange alors beaucoup : expériences, anecdotes, conseils et astuces de jardinage, mais également boutures ou plantes entières en pots ! Ils repartent souvent avec une plante, et les habitués m’en apportent eux-aussi à leur prochain passage.
PJ : Votre jardin est également ouvert aux visites indépendamment du gîte. A quelles périodes conseilleriez-vous aux personnes de le visiter ?
L.L. : Pour moi, les meilleures périodes pour visiter le jardin sont de fin mai à juin et de fin août à octobre. Personnellement, j’ai une nette préférence pour cette dernière période : l’automne, ses couleurs chatoyantes et ses effets de lumière, les dahlias – mes fleurs préférées – sont alors au sommet de leur épanouissement. Le jardin respire la tranquillité et le calme, nos sens sont moins sollicités qu’au printemps, où règne une véritable effervescence.
PJ : Dernière petite question pour satisfaire notre curiosité : d’où vient le nom du jardin "La Folêterie" ?
L.L. : C’est tout simplement le nom du lieu-dit, il dériverait d’"herbes folles".